3. Le Rôle de l'Etat :
On sait que la biomasse constitue une ressource énergétique avantageuse d'un point de vue écologique, mais est-ce la seule raison ? Existe-t-il une réelle volonté de ne pas nuire à l'environnement ? Et surtout, l'Etat français se sent-il concerné par tous ces changements ?
3.1 L’Etat joue-t-il un rôle dans l’utilisation du bois énergie ?
Pourquoi l'Etat favorise-t-il l'utilisation du bois comme énergie de chauffage ? Dans quel but ? Voici deux questions auxquels nous allons répondre en prenant l'exemple de la chaufferie de la Duchère.
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3.1.1 La chaudière biomasse présente de multiples inconvénients...
Utiliser une chaudière au bois pour produire de la chaleur présente des inconvénients : il faut savoir qu’une chaufferie au bois produit beaucoup de déchets solides (parfois nocifs pour la santé) comme le mâchefer ou les goudrons. De plus, elle ne possède pas une très grande autonomie d’utilisation et prend aussi énormément de place... que ce soit pour les chaudières que pour les fosses de stockage. D’ailleurs, il faut compter pas moins de 2 335 m3 pour la fosse passive (fosse de stockage), 140 m3 pour chacune des fosses de dépotage (première fosse où le bois est stocké lorsqu’il sort des camions) et enfin 180 m3 pour chacune des fosses actives (fosses où est entreposé le bois avant d’être incinéré). Au total, il faut donc avoir : 2 335 + 140*2 + 180*2 = 2 975 m3 à disposition ! Alors que, notons le bien, une chaudière au gaz prend beaucoup moins de place, fait beaucoup moins de bruit, et produit pourtant beaucoup plus d’énergie qu’une chaudière biomasse (le pouvoir calorifique du gaz étant largement supérieur à celui de la biomasse).
En effet, la chaudière au bois de la chaufferie de la Duchère détient une puissance de 7 MW alors que celle au gaz est de 13 MW, or 13 > 7,
donc, la chaudière au gaz est plus puissante que la chaudière au bois. De plus, le rapport 13/7 montre que la puissance de la chaudière gaz est presque 2 fois plus forte que celle de la chaudière biomasse. C’est pour cela que, pour la même production d'énergie, il faut deux chaudières au bois quand il en suffit d'une seule au gaz.
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3.1.2 ... et pourtant l'Etat finance le développement de la chaufferie :
Avec les nouvelles réglementations, les valeurs de rejets de gaz à ne pas dépasser, les gérants de la chaufferie de la Duchère ont décidé de faire des travaux et de la mettre aux normes suivant les exigences du développement durable. Un tel projet, un tel changement n’est pas gratuit : le coût de l’opération s'élève à 15 250 000 € TTC. Des aides sont nécessaires pour pouvoir amasser cette importante somme d’argent. Voici comment se répartissent les montants des aides :
- La Ville de Lyon a versé 10 240 642,60 € ;
- La Région Rhône-Alpes a versé 590 039 € ;
- L’ADEME (Agence De l’Environnement Et de la Maîtrise de l’Energie) a versé 1 009 659,20 € ;
- FEDER (Fonds Européens de Développement Régional) a versé 1 009 659,20 € ;
- Le remboursement TVA s'est élevé à 2 400 000 €.
L’opération a coûté très cher, mais c’est un grand soulagement pour l’atmosphère... En outre, tous ces versements prouvent que l'Etat joue un grand rôle dans l'installation de telles infrastructures.
3.1.3 Les avantages de la chaudière biomasse :
Utiliser une chaudière au bois pour produire de la chaleur a des avantages : le bois est une énergie renouvelable, de ce fait c’est une énergie provenant de ressources que la nature renouvelle en permanence comme l’eau, le vent, le soleil, les matières organiques, ou encore la chaleur de la Terre, donc c’est un combustible écologique car durant sa vie il absorbe du dioxyde de carbone (CO2) et le rejette pendant sa mort ; le taux de CO2 rejeté par le bois lors de sa combustion n‘est donc pas démesuré et ne contribue pas à l‘augmentation des gaz à effets de serre (cycle neutre du carbone).
De plus, le bois est aussi très économique et très rentable. Il ne faut pas non plus oublier que le bois abonde en France ; la France est le 3ème pays européen pour la surface forestière après la Suède et la Finlande. De plus, la France est un pays indépendant pour ce qui est de la production de bois, ce qui n’est pas le cas pour les autres énergies. En effet, la France est obligée d’importer le fioul et le gaz. Ceci prouve donc que l'Etat favorise l'implantation de ce genre d'infrastructure pour le respect de l'environnement.
3.2 Une chaufferie contrôlée dans une logique de développement durable :
De nos jours, on ne peut ignorer l’influence qu’une construction locale peut avoir sur l’environnement. On doit préserver la biodiversité, les paysages, le patrimoine historique et culturel, et cela, tout en assurant une véritable qualité de vie aux usagers du bâtiment et en apportant la garantie que les locaux sont sûrs en terme de santé (par exemple, l'amiante).
3.2.1 Suivant l’ADEME :
L’Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) est un établissement public à caractère industriel et commercial français placé sous la tutelle de ministres chargés de la recherche, de l'écologie et de l'énergie. La mission de l'ADEME est de susciter, coordonner, animer, faciliter ou réaliser des opérations ayant pour objet la protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie.
L'ADEME incarne toutes les politiques de l’environnement (déchets, transport, qualité de l’air, bruit...) et de la maîtrise de l’énergie. C’est donc un organisme vérifiant toutes les contraintes écologiques attribuées à la centrale thermique de la Duchère.
3.2.2 Suivant l’arrêté préfectoral du Rhône :
La préfecture du Rhône a rédigé un arrêté préfectoral concernant la chaufferie de la Duchère. C’est une décision exécutoire d'une autorité, le préfet, que l’on se doit de suivre sous peine d’amende ou au pire, de licenciement. Par exemple, lors de notre visite, nous avons pu apercevoir un important système anti-incendies. Les incendies peuvent donc être combattus comme le demande l'arrêté préfectoral.
En outre, l'établissement doit disposer de réserves suffisantes de produits, ou de matières consommables, utilisés de manière courante ou occasionnelle pour assurer la protection de l'environnement, tels que les manches à filtres, produits de neutralisation, liquides inhibiteurs, produits absorbants... De plus, l'exploitant doit prendre toutes les dispositions nécessaires dans la conception et l'exploitation des installations pour limiter la consommation en eau.
Les stockages des produits pulvérulents (réduit à l'état de poudre ou qui se réduit facilement en poudre) doivent être confinés dans des récipients, silos, bâtiments fermés, et les installations de manipulation ou de transport de ces produits sont munies de dispositifs de capotage et d'aspiration permettant de réduire les envols de poussières dans l'atmosphère.
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3.2.3 Suivant l’ICPE :
La centrale thermique de la Duchère est une Installation Classée pour la Protection de l'Environnement (ICPE). En France, c’est une installation qui peut présenter des dangers ou des inconvénients pour la commodité des riverains, la santé, la sécurité, la salubrité publique, l’agriculture, la protection de la nature et de l’environnement, la conservation des sites et des monuments. Dans le but de minimiser les risques relatifs à ces installations, la loi définit les procédures relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement.
3.2.4 Suivant la DRIRE :
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La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) est un service régional du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Les domaines de compétence de la DRIRE sont l'Industrie, l'Ecologie et les Transports. Cependant, dans le domaine de l'environnement, la DRIRE exerce pour le compte du ministère de l'écologie, de l'aménagement et du développement durable. Ses activités ont pour rôle de maîtriser les impacts des industries ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) sur l'environnement, les biens et les personnes. Ses missions concernent aussi bien les risques accidentels que les rejets environnementaux chroniques. Ainsi, depuis le 1er décembre 2005, toutes les entreprises productrices de déchets industriels (dangereux ou non dangereux) comme la chaufferie de la Duchère doivent signaler annuellement les quantités de déchets produits à la DRIRE dont elles dépendent. La DRIRE est comme une "police de l’environnement".
3.2.5 Suivant la démarche HQE :
La chaufferie de la Duchère a adopté la démarche HQE : la démarche Haute Qualité Environnementale. C’est un concept du début des années 1990 qui a permit la mise en place de la certification "Démarche HQE®" promue par l'Association HQE et reconnue d'utilité publique. Cette démarche vise à réduire et à maîtriser, à court et à long terme, les impacts environnementaux des opérations de conception, de construction ou de rénovation des bâtiments (notamment l’amélioration de la performance énergétique, la limitation des émissions de polluants et la réduction de la production de déchets). Par la même occasion, elle assure les meilleures conditions de vie à ses résidants.
De plus, il s’agit d’une réponse opérationnelle à la nécessité d'intégrer le respect de l’environnement dans l'activité du bâtiment. Un bâtiment réalisé selon une démarche de qualité environnementale possède toutes les capacités habituelles de fonctionnalité, d’architecture et autres. Cependant, les impacts sur l’environnement sont minimisés et ce, notamment grâce au choix des matériaux de construction, car certains peuvent engendrer des économies d’énergie ; ce qui est en accord avec les critères du développement durable. Les objectifs de la HQE sont axés autour de quatorze cibles visant à maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur et à créer un environnement intérieur satisfaisant.
La chaufferie de la Duchère est donc en accord total avec la logique de développement durable, et ce notamment grâce à l'Etat qui détient à la fois le rôle d'adjuvant financier et de policier.
Accès Rapide
Introduction
L'histoire du chauffage
1. La Préhistoire
2. L'Antiquité
3. Le Moyen-Âge
4. L'Epoque Moderne
5. L'Epoque Contemporaine
6. Impact Environnemental
Le chauffage individuel
1. Différents Types de Bois
2. Evolutions Techniques
3. Entretien et Autonomie
4. Les Risques liés au Bois
5. Une Energie Florissante
Le chauffage collectif
1. Historique
2. Environnement Respecté
3. Le Rôle de l'Etat
4. Techniques de Réglage
5. Production Energétique
6. Respect de la Société
Conclusion
